Depuis les jungles de l’Indochine jusqu’aux interventions modernes en milieu hostile, les parachutistes de la gendarmerie incarnent un engagement sans faille au service de la nation. Parmi ces unités d’élite, l’Escadron Parachutiste d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (EPIGN) a marqué l’histoire par son excellence opérationnelle.
Les Origines en Indochine : Le Baptême du Feu
Gendarmes en poste en Indochine avec des troupes auxiliaires autochtones.© Société nationale de l’histoire et du patrimoine de la Gendarmerie - SNHPG
En 1947, la Gendarmerie fait ses premiers pas en territoire parachutiste avec l’Escadron de la Garde Républicaine Cochinchinoise. Ces hommes, souvent isolés dans des fortins harcelés par les forces vietminh, posent les fondations d’un engagement durable dans les missions à haut risque. Leur courage face à l’adversité fait naître une tradition d’audace et de professionnalisme.
Entre 1946 et 1956, près de 14 000 gendarmes ont été déployés en Indochine, assurant un effectif permanent d’environ 3 000 hommes sur place.
Ces années de conflit ont coûté un lourd tribut à la gendarmerie : 680 morts et plus de 1 500 blessés. En reconnaissance de leur engagement durant ce premier conflit de décolonisation, la mention « Indochine 1945-1954 » fut inscrite sur le drapeau de la gendarmerie par décision ministérielle du 12 septembre 1956.
Ce sacrifice est également honoré à travers des hommages mémoriels. Certains gendarmes tombés en Indochine ont donné leur nom à des promotions d’écoles de gendarmerie, et en 2004-2005, la promotion de l’École des Officiers de la Gendarmerie Nationale (EOGN) a été baptisée « Ceux d’Indochine ». Cette dénomination collective souligne la mémoire des soldats de la loi qui se sont illustrés sur ce théâtre d’opérations.
Enfin, les gendarmes ont su faire preuve d’une résilience remarquable dans des missions périlleuses, marquées parfois par des affrontements d’une intensité tragique, comme à Diên Biên Phu, où leur courage reste gravé dans l’Histoire.
La Montée en Puissance des Parachutistes de la Gendarmerie
Dans les années 1950, les capacités des parachutistes s’élargissent avec des unités spécialisées dans les interventions en zones difficiles, notamment le secours en haute montagne avec le Groupe Spécialisé Parachutiste de Haute Montagne d' Argelès-Gazost, qui deviendra par la suite le PGHM de Pierrefitte-Nestalas. Ces innovations permettent à la gendarmerie de s’adapter à une variété de missions, affirmant son rôle de force polyvalente. Le mode d'intervention des gendarmes secouristes du GSPHM ne s'effectue ici non pas à pied, mais en parachute... Cette spécificité ne sera partagée par aucune autre unité de montagne et disparaîtra progressivement, à partir de 1963, date de l'arrivée du tout premier hélicoptère, l'Alouette II.
© PGHM Pierrefitte-Nestalas - DR
L’EPIGN : L’Excellence au Service de la Nation
Créé en 1984 à partir de l’EPGM, l’Escadron Parachutiste d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (EPIGN) s’est rapidement imposé comme un acteur clé des missions les plus exigeantes. Basé à Satory, il était spécialisé dans les interventions en milieu hostile, la protection des personnalités et le contre-terrorisme. Avec des effectifs renforcés par des équipes de chuteurs opérationnels, l’EPIGN a développé des compétences uniques grâce à des échanges réguliers avec des unités internationales telles que les SAS britanniques.
L’EPIGN s’est distingué par son rôle central lors d’opérations complexes. Que ce soit pour des missions d’exfiltration ou de protection, il incarnait la pointe de la technicité et du professionnalisme militaire français. En 2007, sa fusion avec le GIGN a marqué une nouvelle ère, combinant expertise parachutiste et compétences d’intervention de crise.
Le GIGN et la Fusion des Compétences
Dès 1976, le parachutisme devient une compétence centrale du GIGN, qui développe ses propres équipes de chuteurs opérationnels en 1987. Avec l’intégration de l’EPIGN en 2007, le GIGN devient l’unité de référence en matière d’intervention parachutiste. Ce rapprochement a enrichi son savoir-faire, comme en témoignent des missions emblématiques telles que l’assaut sur le Ponant en 2008.
Une Histoire Écrite dans l’Audace
L’évolution des parachutistes de la gendarmerie, des premiers escadrons en Indochine à l’intégration de l’EPIGN au GIGN, témoigne d’un engagement constant pour l’excellence. Cet héritage, porté par des hommes et des femmes d’exception, reste une source d’inspiration pour les générations futures, en France et à l’étranger.
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