Attentat du Drakkar : Beyrouth, 23 octobre 1983, une cicatrice indélébile dans la mémoire militaire française.
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Ce jour-là, à 6 h 20 du matin, une terrible explosion secouait Beyrouth, la capitale libanaise alors en pleine guerre civile. Un camion piégé venait de pulvériser l'immeuble "Drakkar", qui abritait des soldats de la paix français. Le bilan est effroyable : 58 parachutistes des 1er et 9e régiments de chasseurs parachutistes (RCP) perdaient la vie. Au même moment, une autre attaque quasi simultanée frappait le contingent américain, tuant 241 marines. Ces attentats-suicides, les plus meurtriers pour les armées française et américaine depuis la guerre du Vietnam, ont marqué un tournant dans la perception des opérations de maintien de la paix et ont laissé une trace profonde et douloureuse dans l'histoire contemporaine.

Le contexte : la Force Multinationale de Sécurité à Beyrouth.
Pour comprendre le drame du Drakkar, il faut remonter au contexte de la guerre du Liban qui a débuté en 1975. En 1982, pour tenter de stabiliser la situation après l'invasion israélienne et les massacres de Sabra et Chatila, une Force Multinationale de Sécurité (FMSB) est déployée à Beyrouth. Composée de soldats américains, français, italiens et britanniques, elle a pour mission de superviser le départ des combattants de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) et de protéger les populations civiles.
Les parachutistes français, engagés dans cette mission délicate, sont installés dans plusieurs postes à travers la ville. Le poste "Drakkar", un immeuble de huit étages situé dans le quartier de Ramlet El Baida, devient l'un de leurs cantonnements.
L'horreur au petit matin
Le dimanche 23 octobre 1983, un camion chargé d'explosifs force l'entrée du poste Drakkar et explose, provoquant l'effondrement total du bâtiment. Les secours, arrivés rapidement sur les lieux, découvrent une scène d'apocalypse. Pendant des jours, les recherches se poursuivront pour extraire les corps des décombres. Outre les 58 militaires français tués, plusieurs civils libanais périrent également dans l'attaque.

Quelques minutes plus tard, un autre attentat-suicide, d'une violence encore plus inouïe, frappait le quartier général des Marines américains à l'aéroport de Beyrouth, faisant 241 morts. La coordination et la similitude des deux attaques ne laissaient aucun doute sur leur origine commune.
L'attentat du Drakkar reste à ce jour l'une des attaques les plus meurtrières subies par l'armée française en opération extérieure depuis la fin de la guerre d'Algérie. Chaque année, des cérémonies commémoratives sont organisées pour honorer la mémoire des 58 soldats tombés pour la France à Beyrouth, un sacrifice qui rappelle la complexité et les dangers des missions de paix en terre étrangère.
EN MÉMOIRE DE NOS CAMARADES DISPARUS ET A CEUX BLESSÉS.
Michel Zannelli.





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