À Lorient, le commando Ponchardier « regroupe des hommes et des femmes de différents horizons pour en faire des troupes d’élite »
Le capitaine de Frégate David est le « pacha » du commando Ponchardier. Créé en 2015, il s’agit du septième et du commando le plus récemment créé. En rade de Lorient, ses hommes ne passent pas inaperçus.
Capitaine de Frégate David, commandant du commando Ponchardier. (Le Télégramme/Jérémy Descours)
Comment présenteriez-vous le commando Ponchardier à ceux qui ne le connaissent pas ?
C’est une unité de forces spéciales au sein de la Marine, qui a vocation à appuyer et à soutenir les commandos d’assaut, elles-mêmes unités de forces spéciales dans la marine. Le commando Ponchardier leur fournit ici, en France, un soutien logistique : on s’occupe des armements, des munitions, des matériels mis en œuvre, que ce soit des véhicules terrestres, des embarcations nautiques commando (des semi-rigides très gros et très rapides, NDLR).
En opération, on fournit un soutien de même ordre avec, à la fois les véhicules et les vecteurs nautiques, mais aussi des compétences humaines, puisque les hommes et les femmes qui sont sous mon commandement sont aussi capables d’utiliser les armements, et d’opérer avec des forces spéciales qui vont mener les assauts. Cela peut-être en mer, on appelle cela une reprise de vive force, comme à terre, pour un assaut sur un objectif qui nous aura été assigné. À cela, on ajoute la partie parachutisme, puisque mes hommes gèrent l’ensemble du parc des parachutes de la Force maritime des fusiliers marins et commandos. Ils sont aussi compétents pour larguer du matériel depuis des aéronefs.
Il s’agit du commando le plus récent ?
C’est un commando qui a été créé en 2015, la dernière unité après le commando Kieffer. C’est une unité qui est liée à un historique assez fort, puisqu’on a regroupé en son sein des compétences qui existaient déjà à la Base Fusco et dans les autres commandos de la FORFUSCO. Aujourd’hui, c’est une des plus grosses unités commandos, mais je ne peux pas vous en donner le volume exact (pour des raisons de confidentialité, NDLR).
Les passagers de la navette de Groix voient souvent leur navette prise d’assaut. Quel est l’intérêt de ces manœuvres ?
Il s’agit d’entretenir et de rendre quasi « mécaniques » des actes d’entraînement. Cela se fait ici, sur les navettes entre Lorient et Groix, mais cela peut se faire ailleurs en France, pour s’entraîner sur des bâtiments de différentes tailles, pour faire face à ce qui nous est demandé en opération : prendre d’assaut un bateau pour libérer des otages, principalement, dans le cadre d’opérations de contre-terrorisme maritime. Donc plus on s’entraîne ici, mieux ce sera fait en opération.
Comme vous l’expliquiez, on voit même parfois tomber des bateaux du ciel…
Si je dois larguer une embarcation rapide commando, je vais chercher des compétences au sein des armées (air, terre), puis une mécanique se met en place. Régulièrement, à l’entraînement, au large de Groix, on peut voir une embarcation rapide commando, qui fait plusieurs mètres de long et qui pèse plusieurs tonnes, être larguée par aéronef, tomber à l’eau, et voir derrière des commandos qui suivront et qui rejoindront l’embarcation pour ensuite donner l’assaut. Cela se fait régulièrement.
Sur quels types de théâtres sont déployés vos hommes ?
Sur l’ensemble des théâtres où l’on nous demande d’agir, à la fois en mer et à terre, cela peut être à la demande de la Marine nationale ou du commandement des opérations spéciales. Ainsi, on retrouvera du commando Ponchardier en mer sur des opérations de lutte contre le narcotrafic, par exemple, comme sur des théâtres d’opérations terrestres.
Est-ce un commando de spécialistes ou de guerriers ?
Les deux ! Le commando Ponchardier est lié à un état d’esprit hérité de l’amiral Ponchardier. Il avait réussi à regrouper autour de lui des hommes de différents horizons pour en faire des troupes d’élite. On a reproduit ce schéma. Il s’agit d’hommes et de femmes de différents horizons. Nos cadres viennent d’unité d’assaut, ils sont brevetés commando, mais le reste de l’unité est composé de marins qui viennent de la Marine nationale, aux compétences très spécifiques.
Capitaine de Frégate David, commandant du commando Ponchardier. (Le Télégramme/Anne-Cécile Juillet)
Anne-Cécile Juillet Le télégramme
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