BREVET DE PARACHUTISTE
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- 19 mars
- 4 min de lecture
Le « Brevet Militaire de Parachutiste » se porte sur le côté droit de la poitrine, au dessus de l’insigne régimentaire.

Un peu d’histoire :
C’est en France, à la fin de la « Grande guerre », que naît l’idée de parachuter des combattants derrière les lignes ennemies.
Ainsi, en septembre 1918, le commandant EVRARD obtient de l’état-major qu’un détachement de sapeurs soit entraîné afin d’effectuer une mission aéroportée de sabotage dans les Ardennes. Munie de moyens de transmission et d’explosifs, il s’agit pour cette équipe de détruire une voie ferrée, une centrale et des installations électriques. Mais la progression plus rapide que prévu des troupes alliées fait annuler la mission.
Plus tard, en juin 1929, au cours d’une fête aérienne à Mayence organisée par le 33e Régiment d’Aviation de l’armée d’occupation du Rhin, le sergent-mécanicien Jean- Baptiste FRITZ saute, sans autorisation de sa hiérarchie, d’un avion à quatre cents mètres d’altitude. C’est le premier saut de toute l’histoire du parachutisme militaire.
En 1934, au cours des grandes manœuvres de l’armée soviétique, deux bataillons parachutistes interviennent, procédant pour la première fois au monde à la mise à terre par parachute de 1.050 hommes et au poser d’assaut de 1.700 autres avec canons et véhicules… L’évènement a un énorme retentissement.
Aussi, en 1935 une mission d’étude française se rend en Russie. Elle est composée de quatre officiers de l’armée de l’air, tous pilotes, et d’un officier de l’armée de terre de l’arme du génie.
Au terme d’un stage de formation et des douze sauts réglementaires, le brevet de moniteur parachutiste russe est attribué à deux membres de la délégation française, les capitaines de l’armée de l’air Frédéric GEILLE et André DURIEU.
De retour en France, le capitaine GEILLE obtient, difficilement, de l’état-major de l’armée de l’air l’autorisation de créer le centre de parachutisme militaire d’Avignon- Pujaut. L’ambition était initialement modeste, l’état-major voyant avant tout le parachute comme « bouée » de sauvetage pour aviateur en détresse, ou évoquant l’idée de « transporter par avion chez l’ennemi un petit détachement de destruction : un noyau de sapeurs avec 150 kg d’explosif et un élément d’infanterie de protection aussi réduit que possible« .
Mais en novembre 1935, le général DENAIN, Ministre de l’air, pose les bases techniques des troupes aéroportées et l’année suivante, par décret du 3 octobre 1936 de son successeur Pierre COT, les unités d’infanterie de l’air (les premières unités parachutistes) et leurs moniteurs parachutistes sont officialisés.
En 1937, les Troupes aéroportées françaises sont ainsi créées et organisées (deux Groupement d’infanterie de l’air pour environ 400 hommes), et le 1er janvier 1938 un brevet de parachutiste n° 1 est décerné au capitaine de l’infanterie de l’air Henri SAUVAGNAC.
Le 26 août 1938, le «Brevet militaire de parachutiste de l’infanterie de l’air» voit le jour.


En 1946, les divers types de brevets qui ont été décernés aux parachutistes français sont répertoriés notamment ceux obtenus au cours de la guerre 1940-1945 (formations britannique, américaine, polonaise, française) tels que le «brevet parachutiste des forces françaises libres». Les personnels brevetés sont alors inscrits sur une liste commune avec attribution d’un numéro d’ordre. C’est cette liste qui, aujourd’hui encore, est en vigueur.
Le 1er juin 1946, le «Brevet Militaire de Parachutiste», sa réglementation et son insigne sont créés. Ce brevet existe donc depuis 70 ans. En métal argenté, il reprend les symboles des insignes français précédents – parachute, ailes, étoile – complétés par des lauriers et un rameau de chêne en métal doré.
Une signification est attribuée à chacun de ces symboles : « le parachute te porte, les ailes de Saint-Michel (Patron des parachutistes) te supportent, l’étoile te guide, les lauriers pour la gloire des Anciens, le rameau de chêne pour la force, mais le fond noir rappelle que la mort te guette ».
A noter qu’il existe cinq autres types de brevet de parachutiste : moniteur (1946), chuteur opérationnel (1965), instructeur saut à ouverture commandée retardée (1994), initiation au parachutisme (1980) et préparation militaire (1947).





L’obtention du très convoité Brevet militaire de parachutiste nécessite du postulant une motivation élevée, un investissement absolu. Car l’élève parachutiste se doit de réussir une succession d’épreuves techniques, physiques, mentales et morales de haut niveau, dont notamment les redoutables «tests TAP».
En effet, il ne s’agit pas d’un diplôme de parachutisme. C’est un brevet de «parachutiste». Il engage le récipiendaire a bien plus que la seule obligation de passer la porte d’un avion. Le «passage» est à un niveau plus élevé car le nouveau parachutiste sait que désormais, pour lui, rien ne sera plus comme avant. Il accède à une véritable confrérie, il devient un «chevalier de l’impossible», il se sait adoubé et il entre dans la glorieuse Saga des paras. Le numéro de brevet qui lui est attribué, qu’il n’oubliera jamais, s’inscrit dans la grande histoire des parachutistes militaires. Il authentifie le port du béret, rouge ou vert «légion», sur lequel se dresse «le bras armé de Saint-Michel» (tel qu’est nommé l’insigne de béret).
Mais les paras ne se prennent pas au sérieux. Dès son origine, d’une façon faussement dérisoire peut-être – mais non sans humour – ils surnommèrent leur inestimable brevet «la plaque à vélo». Ce qui fit penser aux néophytes que ces militaires à l’aspect sportif étaient rattachés à une brigade cycliste… L’explication ? Il existât jusqu’en 1958 un «impôt sur les vélocipèdes» (et oui…). Celui-ci obligeait, pour preuve de paiement, à fixer sur le cadre de sa bicyclette une plaque en laiton ou en fer blanc. Et curieusement, le concepteur du brevet de parachutiste semblait s’être inspiré de cette petite plaque à l’aspect argenté dont les pattes de fixation s’apparentaient à des ailes !…
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