19 FEVRIER 2011 AFGHANISTAN

Laissons la parole à notre camarade Geoffrey Hodicq.

Une date sans importance pour beaucoup, mais qui, pour mes frères d'armes présents et moi-même, représente le jour où notre vie a définitivement changé.

On a beau être préparé à tout, on n'est jamais prêt à vivre le pire.

Il y a 14 ans, engagé au sein du 7ᵉ BCA, j'ai vécu l'enfer en Afghanistan.

Ce jour-là, j'ai perdu un homme, Clément CHAMARIER et vu un second, Benjamin ATGIE, perdre une partie de sa jambe. 

Ce post n'a pas vocation à raconter les événements ou à ressasser le passé. L'idée est de partager et célébrer la vie ! 

Celles de mes frères d'armes qui ont assisté impuissants à cette attaque talibane en pleine nuit et qui, au quotidien avec leurs proches, se créent de bien plus beaux moments.

Celle de Benjamin qui, lourdement blessé, a su trouver l'énergie vitale pour survivre à cette embuscade et se reconstruire.

Celle que Clément a vécue et que nous faisons perdurer par nos mémoires chaque fois que nous pensons à lui.

Vous me voyez fort, déterminé, capable de tout affronter ; je n'en reste pas moins un blessé, mon âme est meurtrie par cette embuscade. 

Ma mémoire est rongée par ce douloureux moment. 

Mais si je suis solide aujourd'hui, c'est parce que j'ai décidé de faire de mes blessures et de ma colère un moteur ! 

Une force qui me permet de vivre en me sentant utile, et comme ce jour d'embuscade, je ne lâcherai jamais rien, soyez-en assurés !

2025 sera l'année où je consoliderai, au niveau national, le programme de la FONDATION RÉSILIENCE ; j'atteindrai les objectifs fixés pour permettre à davantage de camarades de toujours SERVIR.

Comme chaque année, je vous partage les photos de Clément, Benjamin et Arion, ainsi que cette BD qui avait été réalisée par des élèves suite à une conférence que j'ai offerte au collège André CANIVEZ (Douai) à la demande de mon ami Frédéric.

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Cette BD a remporté le prix lors du concours national de l'ONaCVG Bleuet de France Bulles de mémoire en 2019 !

Je souhaite en ce jour rendre hommage à Clément et sa famille qui m'ont toujours soutenue, notamment sa maman Catherine, à mon ami Benjamin et à son fidèle compagnon qui nous a malheureusement quitté il y a 4 ans. 

Enfin, j'ai une pensée pour tous nos soldats qui, comme moi, donnent tant pour se reconstruire. 

Également, n'oublions pas ceux qui, ne trouvant pas de structures pour les accompagner, ont préférés nous quitter prématurément et à qui nous aurions dû tendre la main avant l'irréparable.

Enfin, chaque année, cette date douloureuse m'oblige à rester concentré sur ma mission pour Clément et je ne lâcherai rien :