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UNE FEMME CHEZ LES PONCHARDIERS

Dernière mise à jour : 16 juin

Je vais vous parler d'une grande dame, que j'ai eu l'honneur de côtoyer, Mlle Séverine RUELLAN Assistante Sociale des Ponchardiers en Indochine.



C'est en janvier 1946 qu'elle rejoint les commandos du SASB Groupement Autonome Ponchardier et à partir de cette date, elle va se dépenser sans relâche pour le SASB, apportant partout à ses "Commandos" (1) le réconfort et le soutien de sa présence, qu'il s'agisse, en opérations, des blessés ou des malades ou, au cantonnement, de tous ceux qui ont un problème administratif ou autre, voire avec leurs familles restées en France, en leur faisant parvenir des colis, par exemple.





À la fin de chaque opération, les Ponchardiers auront la joie de retrouver, avec la précieuse camionnette-foyer du SASB, la présence si sympathique de leur Assistante Sociale qui leur fera aussitôt oublier toutes les fatigues de la journée.


Le 1er Mai 1946, lors de la fameuse opération dans la région d'An-Hoa au Nord-Ouest de Thu-Dau- Mot, elle rejoint seule la base de départ du Groupement en opérations et retrouve en fin d'après-midi ses "Commandos" rentrant épuisés mais victorieux des abords mal famés de la Rivière de Saïgon; elle est venue ainsi de Saïgon, toute seule, avec sa camionnette-foyer, sans escorte, n'écoutant que son courage.


Sa conduite pendant la campagne lui vaudra d'être citée et le "Ponch" lui-même lui remettra solennellement la Croix de Guerre au cours d'une prise d'armes, boulevard Galliéni, au cantonnement du SASB.




Après le retour du Groupement en Métropole, notre Séverine poursuit ses activités ; elle va faire deux nouveaux séjours en Indochine, dans ce malheureux pays déchiré par la guerre, mais auquel elle reste, malgré tout, si attachée. Dès que la situation se dégrade en Algérie, elle part pour Alger et ses services sur ce nouveau théâtre d'opérations vont lui valoir cette fois la Médaille Militaire.



En 1971, avec quelques-uns des Ponchardiers de Paris, elle se retrouve à l'École militaire et la décision est prise de regrouper tous les anciens du SASB; Une tentative a déjà été faite en 1952 ; elle a tourné court ; cette fois, il faut absolument aboutir et notre Séverine va s'engager sans réserve dans cette nouvelle entreprise.



Avec quel dévouement, avec quelle ferveur ne va-t-elle pas s'activer pour cette noble cause : retrouver tous ses "Commandos" d'antan. Elle va prendre part à toutes les réunions qui vont s'organiser dans l'Hexagone, réunions nationales et réunions régionales ; sa gentillesse est à toute épreuve, les Anciens "Ponchardier" retrouvent leur Assistante Sociale comme aux temps héroïques de leurs lointaines campagnes, vingt-cinq ans ou presque au service des Anciens de ce vieux SASB d'antan.


Cependant ses forces baissent, la disparition de sa sœur Geneviève avec laquelle elle s'était retirée à Bordeaux-Mérignac est pour elle une épreuve trop dure qu'elle aura du mal à surmonter ; et le 2 Juin 1995, c'est la catastrophe.. Elle fait une chute dans les escaliers de son appartement et on la trouve mourant au petit jour.


Avec quel chagrin les "Ponchardiers" ses "Commandos" n'apprennent-ils pas que leur Séverine n'est plus. Ils sont nombreux, le 7 Juin 1995, en la chapelle Notre-Dame du Bon-Conseil de Bordeaux pour l'accompagner bien tristement dans son dernier voyage. Pour eux, avec Séverine qui s'en va, c'est comme toute une époque qui s'en va.


(1) C'était sa façon, à elle, de les nommer ainsi.


Michel Zannelli

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