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Sergent Auguste Techer : de La Réunion à l'Indochine, une vie au service de la France.

Sergent Auguste Techer : de La Réunion à l'Indochine, une vie au service de la France Compagnon de la Libération à seulement 29 ans, le sergent Auguste Techer est l’un des plus célèbres combattants réunionnais de la Seconde Guerre mondiale.


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Sous-officier exemplaire, il a fait partie des premiers Français libres du 1er bataillon d’infanterie de Marine et a combattu au Levant, en Afrique, en Italie et en France avec la 1re division française libre (DFL), puis en Extrême-Orient. Pour rendre hommage à cet homme exemplaire et à son engagement sans faille, le troisième des six patrouilleurs outre-mer(POM) de la Marine nationale porte désormais son nom.

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Crédit photo : Marine nationale



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Crédit photo : Marine nationale


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Crédit photo : Mer et Marine. Patrick Sorby.



À l’écart du centre-ville de Saint-Pierre de la Réunion, dans le quartier de la ravine des Cabris, la rue Auguste-Techer est un havre de paix qui contraste avec le béton brut et gris des pavillons du sanatorium d’Aincourt (Val-d’Oise), où Auguste Techer a rendu son dernier souffle le 5 septembre 1968, à 56 ans.


Né le 17 mai 1912 à La Rivière Saint-Louis, il veut être soldat depuis qu’il est enfant. En 1930, il fête ses 18 ans et s’engage comme soldat de 2e classe au 21e régiment d’infanterie coloniale (RIC). Affecté ensuite au 11e RIC, il rejoint l’Indochine et Saïgon, où le régiment est caserné, avant d'être transféré au 9e RIC. Après avoir signé un contrat de réengagement, le jeune homme stationne pendant 18 mois à Haïphong. En février 1939, à 27 ans, il prend brièvement ses quartiers au régiment d'infanterie de chars de Marine (RICM) d’Aix-en-Provence avant d'embarquer pour le Levant (Liban-Syrie). Lors de l’entrée en guerre de la France contre l’Allemagne nazie, le 3 septembre, il est à Tripoli et fait partie de la 3e compagnie du 24e RIC commandée par le capitaine Raphaël Folliot. Un dur-à-cuir, blessé à Verdun en 1916, qui refuse catégoriquement l’Armistice et la capitulation. Comme les 129 autres marsouins de la 3e compagnie, Auguste Techer n’hésite pas un instant à suivre son capitaine et quitte le Liban pour passer en Palestine, alors sous mandat britannique.


De l’Égypte à la Libye

Forts d’environ 500 hommes après l’arrivée du 3e bataillon du 24e RIC, les volontaires français passés du côté anglais prennent alors le nom de 1er bataillon d’infanterie de Marine(1er BIM) et constituent le premier élément des Free French (Français libres). La compagnie Folliot est opérationnelle immédiatement et quitte Ismaïlia le 6 septembre pour rejoindre la 7e division blindée britannique dans la région de Marsa Matrouh. Du 16 septembre au 9 décembre, la 1re compagnie du BIM patrouille avec les Britanniques qui harcèlent les éléments avancés de l’armée italienne du maréchal Graziani, et Auguste Techer est volontaire pour toutes les missions. Sous le soleil brûlant du désert égyptien, il est dans son élément et devient un spécialiste de l’installation de mines et d’explosifs dans les lignes ennemies. Le 7 décembre, Français libres et Anglais franchissent la frontière libyenne et s’emparent de Sollum, puis de Sidi-Barrani, faisant plusieurs milliers de prisonniers. Bardia tombe le 6 janvier 1941 et Tobrouk le 21 janvier. Toujours en pointe, le BIM connaît néanmoins des pertes importantes. Blessé en avril 1941, alors que l’armée allemande commandée par Rommel lance sa contre-attaque, Auguste refuse d’être évacué et, après quelques soins sommaires, reprend son poste sous un déluge de feu. Pour sa bravoure et son dévouement, le général de Gaulle lui remet la croix de Compagnon de l’ordre de la Libération, le 26 mai, à Qastina, en Palestine, le jour où le capitaine Raphaël Folliot, promu chef de bataillon. Puis il prend part à la campagne de Libye et s’illustre à nouveau pendant le siège de BirHakeim. Décimé, le BIM fusionne alors avec le bataillon du Pacifique pour former le bataillon d’infanterie de Marine du Pacifique (BIMP). Caporal en octobre 1942, Auguste est encore en première ligne et participe à la bataille décisive d’El Alamein (Égypte) qui stoppe l’avancée des forces de l’Axe.


Débarquement en Provence

Seule unité française à être détachée auprès de la 8ᵉ armée britannique, le BIMP pénètre ensuite en Tunisie le 23 février 1943. Aux côtés des troupes de la Force L du général Leclerc, l’unité est renforcée par des volontaires d’Afrique du Nord, des évadés de France par l’Espagne, et des Corses. Commence alors une période de réorganisation et d’entraînement intensif. Le 20 avril 1944, le Réunionnais et ses camarades de la 4e brigade de la 1re DFL débarquent en Italie et croisent le général de Gaulle à Naples. Dans la nuit du 16 au 17 août 1944, Auguste Techer débarque en Provence. Il est caporal-chef et c’est la première fois depuis l’entrée en guerre qu’il pose les pieds en France métropolitaine. Mais il n’a que peu de temps pour savourer l’instant. Le 20 août, il se bat devant Hyères, où la 1re DFL prend le Golf-Hôtel, aménagé en forteresse par les Allemands, et participe ensuite au nettoyage des forts de l’Est de Toulon, puis à la remontée de la vallée du Rhône. Nommé sergent en janvier 1945, il termine la guerre dans le massif de l’Authion, au sud des Alpes.


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Vers l’Indochine

Après la capitulation de l’Allemagne, Auguste Techer embarque aussitôt pour l’Indochine où il reçoit la Médaille militaire. Démobilisé en juin 1950, il se rengage en 1953, servant en Extrême-Orient jusqu’en 1955, date à laquelle, les troupes françaises ont déjà abandonné le Tonkin et se préparent à quitter le Sud Vietnam. À 43 ans et après 25 années passées au service de la France, il porte sur sa poitrine de nombreuses décorations dont la croix de Compagnon de l’ordre de la Libération et la Médaille militaire. Baptisé en sa mémoire, le patrouilleur outre-mer Auguste Techer, dédié aux missions de protection, de souveraineté et d’action de l’État en mer dans les zones économiques exclusives outre-mer, a rejoint le port de la Pointe des Galets le 25 août dernier.


Source : ANFMC .Toulon

Rajout photo : Association du Souvenir Amiral Pierre Ponchardier.

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