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La Légion d’honneur pour Jérémi

Policier municipal d’Alès, et ancien des forces spéciales

Après l’armée, Jérémi a intégré l’effectif de la police municipale d’Alès.Midi Libre - ALEXIS BETHUNE


La grande décoration, qu’il recevra ce jeudi 8 mai à Alès à l’occasion de la commémoration de la Seconde Guerre mondiale, vient récompenser une carrière exemplaire au service des autres.


“Au-delà du possible”, Jérémi M. y a souvent été. Ancien élève du lycée Jean-Baptiste-Dumas, l’Alésien va faire sienne la devise du prestigieux régiment dans lequel il s’engage en 2000, le 13e Régiment de dragons parachutistes. Aujourd’hui retraité des forces spéciales, Jérémi va recevoir ce jeudi 8 mai, au square Verdun, la Légion d’honneur, à titre militaire. Une distinction plutôt rarement accordée à un sous-officier.


"Servir est un élément essentiel de ma vie"


La remise de cette médaille vient clôturer une carrière exceptionnelle au cours de laquelle l’Alésien a pu faire preuve d’un engagement total. Cette notion, qu’il a chevillée au corps, continue d’ailleurs de le guider. Aujourd’hui, Jérémi a repris du service au sein de la police municipale d’Alès. "Servir est un élément essentiel de ma vie. Même si le rythme est différent, il n’en demeure pas moins qu’on reste engagé auprès de nos concitoyens. Avant, j’assurais la sécurisation du territoire depuis l’extérieur des frontières. Aujourd’hui, c’est à l’intérieur. Mais la finalité du travail est identique", explique l’ancien sous-officier des forces spéciales.


Le service qui s’est professionnalisé, avec des agents maintenant armés et des missions de sécurité publiques, peut compter sur un équipier fort d’une expérience rare dans les domaines du renseignement et du combat. Ses états de service en témoignent. Il signe son contrat en octobre 2000. L’apprentissage est rude. La formation est impitoyable. Seuls les meilleurs sont conservés pour travailler en équipe de recherche aéroportée.


Quinze opérations sensibles à travers le monde


Après deux ans d’instruction, à acquérir l’art de la dissimulation dans des caches enterrées, repérer, identifier et renseigner sur l’ennemi, Jérémi est prêt. Il part pour sa première mission opérationnelle en décembre 2002, en République Serbe de Bosnie. À l’époque, les soldats français sont chargés de capturer de présumés criminels de guerre afin de les présenter au Tribunal pénal international de La Haye. Les opérations extérieures s’enchaînent. 15 au total qui vont emmener l’Alésien de Djibouti, à la Côte d’Ivoire, en passant par l’Afghanistan, le Burkina Faso, la Centrafrique, le Niger, le Kurdistan Irakien, ou la Tunisie.


Jérémi en mission au Niger.DR
Jérémi en mission au Niger.DR

Nadège, l’épouse, gère la base arrière

Pour les épouses, les compagnes, il n’y a jamais de médaille. Pourtant, ce sont elles qui gèrent tout à la maison pendant les longs mois de mission. Nadège, originaire du Vigan, a toujours accepté de suivre, même dans les moments difficiles. "Heureusement, j’ai bénéficié d’un soutien familial important. Avec un bébé né pendant une mission au Sahel, ce n’est pas évident. On apprend à devenir autonome. Avec les filles (aujourd’hui âgées de 16 et 12 ans), on avait appris à vivre à trois. Pour Jérémi, ça n’était pas simple. À Son retour, il devait se refaire une place. On a commencé une vie de famille complète à 40 ans. Avant, avec tous les départs successifs, ce n’était pas possible. Le plus dur ? Lorsqu’on m’a appelé deux fois pour me dire que ce n’était pas lui qui avait été touché. Et aussi quand on m’a annoncé son accident après un saut en chute libre." "Sans l’appui de la maison, on ne peut pas avoir une carrière pleine", complète Jérémi, qui dédie sa médaille à sa famille.


Après 20 ans d’une carrière riche au 13e RDP, de nombreuses décorations et une grave blessure en service, Jérémi décide de prendre du recul. De retour à Alès, auprès de sa famille qui a souvent pâti de ses absences à répétition, il choisit la police municipale. "Quand ma seconde fille est née, j’étais en mission. Quand je suis rentrée, elle avait presque deux mois." L’ancien sous-officier d’active a conservé un pied dans l’institution militaire. Aujourd’hui, il transmet son expérience aux jeunes recrues : "Je continue à effectuer des périodes de réserve à Nîmes pour former les jeunes soldats au combat en localité."

Le 13e RDP, au même titre que le 1er Régiment de parachutistes d’infanterie de marine (1er RPIMa), les commandos marines, le Commando parachutiste de l’air n°10 (CPA 10) est une unité appartenant au Commandement des opérations spéciales (COS). Le régiment est basé au camp de Souge (Gironde) depuis 2011.


Source : Midi Libre

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