top of page
contactponchardier

Je ne peux m'empêcher de penser.

De penser à mon oncle Roger ZANNELLI, Grand résistant.


Roger Élie Zannelli naît le 28 avril 1926 à Neuville-sur-Saône (Rhône) de Jean-François, bottier d’origine corse, et de Anne Jeanne Renaud. Lors de la déclaration de guerre, il a treize ans et habite avec ses parents à Fontaines-sur-Saône où il est scolarisé.






Sa première rencontre avec les Allemands a lieu lors de la progression des troupes ennemies en territoire français, après la défaite de 1940. Alors que des soldats SS Totenkopf* dévalisent l’épicerie de la bourgade, le jeune garçon est frappé par les réactions bienveillantes, voire enthousiastes de certains habitants à leur égard. Il assistera plus tard au passage de colonnes de soldats français faits prisonniers et encadrés par une poignée de militaires.


Les mois passent et des velléités de résistance se font jour, de même que les rumeurs d’arrestations, la Gestapo commençant à faire parler d’elle fin novembre 1942 (après l’invasion de la zone libre). Malgré les risques encourus, l’idée de « faire quelque chose » contre les événements s’est imposé à Roger dès juillet 1942. C’est ainsi qu’avec des camarades il hisse un drapeau tricolore orné d’une croix de Lorraine sur l’arbre de la Liberté de Fontaines-sur-Saône.



Au début de l’année 1943, la volonté d’agir se fait plus pressante : Roger décide avec ses compagnons, comme lui employés aux Verreries Souchon-Neuvesel à Lyon, d’utiliser le matériel de l’entreprise pour imprimer des tracts. Par l’intermédiaire d’un autre salarié de la société, il entre en contact avec Antoine Fornelli, ancien sous-officier de l’infanterie coloniale qui a rejoint les Forces unies de la jeunesse. Roger entre dans l’organisation; ses missions : diffuser tracts et journaux et intimider les collaborateurs. Ainsi cette altercation en décembre 1943, rue de la République à Lyon, lorsque Roger, croisant un groupe de miliciens, insulte copieusement l’un d’eux. Ces derniers réussissent à l’attraper, puis l’emmènent jusqu’aux locaux de la Milice, place Bellecour, où il subit un interrogatoire musclé.


Roger ZANNELLI 1er à gauche accroupis.

Dans le Haut Beaujolais, le 8 août 1944, le “bataillon Dominique”, baptisé du nom de son chef Dominique Zannini.  Photo Archives Progrès /ZANNELLI



Relâché, son engagement va prendre un tour nouveau grâce à sa marraine, Pierrette Faure. Résistante au sein du réseau Gallia, elle le met en relation avec Pierre Panel, agent des groupes francs que Roger intègre (groupe Milan). D’abord bénévole, effectuant du transport d’armes, il démissionne au début de l’année 1944 pour devenir membre permanent de l’organisation au sein du Ve Bureau de l’Armée secrète (Action immédiat). Dès lors, les missions qui lui sont confiées deviennent plus importantes : actions armées, sabotage, exécutions, ravitaillement des maquis de l’Ain.


Le 9 juin 1944, à la suite d’une mission qui échoue, il est arrêté par la Gestapo avec quatre autres camarades place Puvis-de-Chavannes (Lyon 6e ). Conduit dans les locaux de la Gestapo repliée alors place Bellecour, il est battu et interrogé pendant de longues heures. Il apprendra plus tard avoir été au cours de cet épisode confronté notamment à Klaus Barbie.


Relâché cinq jours après son arrestation mais pris en filature, il échappe à la surveillance de ses poursuivants et rentre chez ses parents à Fontaines-sur-Saône. L’endroit devenant peu sûr, il reprend contact avec un ancien camarade dans le but de rejoindre le maquis. En dépit de sa situation précaire et des contrôles allemands, Roger décide de retourner une dernière fois à Lyon avant d’aller retrouver sa petite amie. À peine arrivé, deux hommes de la Gestapo l’arrêtent. Il réussit de nouveau à leur échapper et se réfugie chez son amie, en attendant un moment plus favorable pour sortir et gagner le maquis.


Après un bref séjour à Neuville-sur-Saône, il rallie son point de chute à Villefranche-sur-Saône puis intègre les rangs du bataillon Dominique de l’Armée secrète. Rejoint au maquis par son père, il participe en juillet 1944 à des actions armées, sabotages et parachutages dans le HautBeaujolais. Il prend part à la libération de Lyon puis, après la guerre, s’engage dans l’Armée de l’air. Il sera démobilisé en 1947, date à laquelle il revient non sans difficultés à la vie civile.


Roger Zannelli, de son nom de guerre Tino Fratelli, a reçu la Médaille militaire, la Croix de guerre, la Médaille des évadés, la Croix du combattant volontaire, la Médaille du combattant volontaire de la Résistance ainsi que la Croix du combattant. Il a été fait chevalier de la Légion d’honneur en 2006.



* Les régiments Totenkopf (« tête de mort ») forment à partir d’octobre 1939 une division Waffen-SS, intégrée à la 2e armée allemande lors de la campagne de France en mai 1940.


Dans la région lyonnaise, la division SS se distinguera par le massacre des soldats du 25e régiment de tirailleurs sénégalais à Chasselay, le 20 juin 1940.

70 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page